….Que je ne connaîtrais jamais. Au départ, je n’avais qu’un but. Tomber enceinte. Et puis, il y avait eu cette première grossesse et son arrêt brutal et d’un seul coup, le but n’était plus le même … Il me fallait tomber enceinte … et mener à bien cette nouvelle grossesse. Un tant soit peu qu’il y ait une seconde grossesse.
Et puis, le miracle a fonctionné. Et il a tellement bien fonctionné que deux bébés se sont accrochés.
Et puis, il y a eu cet hématome, tout ce sang de perdu. La crainte qu’une fois de plus mon rêve se fasse écraser par la réalité. Et puis non, finalement, tout s’est arrangé, les bébés se sont bien accrochés.
Et puis, et puis, et puis …
Désormais, je commence mon 4ème mois de grossesse. Le premier trimestre est derrière moi. Le « pire » est normalement passé.
Mais il y a tous ces examens. Ces visites tous les 15 jours chez mon gynéco. Car une grossesse gémellaire n’est pas une grossesse comme les autres. C’est une grossesse à risques. Hum, s’il faut savoir l’entendre, j’aimerais pouvoir le relativiser. Chaque visite est une nouvelle angoisse. La peur d’un nouveau problème. Parce que comme le dit mon gynéco « C’est bien des jumeaux, mais si c’est beaucoup de problèmes une fois qu’ils sont là, c’est beaucoup de problèmes pendant la grossesse aussi ». Et c’est vrai que ça complique pas mal de choses quand même.
Le test de la trisomie 21 par exemple. Une formalité me direz-vous. Une formalité qui me prend la tête depuis près d’un mois. Il y avait eu tout d’abord l’écho des 12SA qui nous donnait un premier indice sur les risques que nos bébés soient atteints ou pas… Une écho qui m’avait terrifiée pas loin d’une semaine et qui finalement avait révélé une clarté nucale normale et des mesures normales pour les deux bébés. Une écho qui avait réussi à me rassurer quant aux problèmes «hypothétiques » de T21 que pouraient avoir mes bébés. Mais… pour corroborer tout cela, il est nécessaire de faire une prise de sang. Une prise de sang appelé aussi tritest : « C’est le dosage sanguin chez la femme enceinte de 3 hormones d’origine placentaire. Le résultat final permet d’estimer le risque personnel de porter un enfant atteint de trisomie 21. En utilisant un calcul de risque tenant compte de l’âge maternel, de la clarté nucale, des antécédents d’anomalies chromosomiques au cours d’une grossesse antérieure et en utilisant le seuil de risque de 1/300 on dépiste environ 80 % des trisomiques pour un taux de faux-positifs de 5 %. » (source doctissimo) Sauf que pour des jumeaux, ce calcul n’est pas fiable… et que le taux de faux-positifs est accru du fait qu’il y ait 2 bébés. C’est pourquoi en cas de grossesse gémellaire nombre de médecins ne pratiquent jamais ce test. Ce qui n’est pas le cas de mon gynécologue.
Ce dernier m’a demandé de faire cette prise de sang entre le 1er novembre et 31 novembre. Prise de sang que je vais certainement effectuer samedi prochain, soit le 16 novembre. Je n’aurai pas les résultats en direct puisque seuls les médecins sont habilités à informer leur patiente…
Conclusion de tout cela, si la prise de sang est positive (c’est-à-dire que le risque que l’un ou les bébés soient atteints de trisomie est important), une autre question va se poser : faut-il que je pratique une amniocentèse ? sachant que le risque de fausse-couche suite à cet acte est de l’ordre de 3 à 4 % pour des jumeaux, contre 1% pour un singleton.
Si la prise de sang est négative, bon ben là, pas de question à se poser. C’est parfait ! tout va bien dans le meilleur des mondes. Mais sachant que pour des jumeaux, la prise de sang est souvent (très souvent) positive et compte tenu de mon âge avancé (37 ans), je ne me fais pas trop d’illusion…
Bref, l’angoisse du prochain rv est déjà là. Résultat de la prise de sang et écho de contrôle où je pourrais voir à nouveau mes bébés, en espérant que tout aille bien…
Voilà, vous l’aurez compris. Je n’aurai jamais pensé me faire autant de soucis pendant ma grossesse. En fait, l’angoisse ne me quitte plus vraiment depuis bien des années.
Parfois, je les envie ces femmes qui ont une grossesse insouciante, qui ne se posent jamais de question et qui vivent cela « normalement », qui parfois même prennent des risques et pourtant mènent à bien leur grossesse. De mon côté, je fais attention à tout. Je prends énormément (trop ?) de précautions. J’ai peur que chaque faux pas me/nous soit fatal. J’avance à tâtons et chaque nouvelle semaine est une nouvelle victoire.
Pourtant, je ne suis ni amère, ni en colère contre cet état de faits… tant que mes bébés vont bien. Tant que tout se passe au mieux pour eux. Je me sens capable de rester aliter s’il le faut jusqu’à la fin de ma grossesse si c’est nécessaire… tant qu’ils vont bien.
Et pourtant, je suis loin d’en avoir fini… il y aura les risques d’accouchement prématuré… le besoin de passer par une césarienne ou pas … et tout ce dont je n’ai pas encore entendu parler …
Tout comme pour mon parcours PMA, je peux accepter que le chemin soit difficile, je peux accepter toutes ces contraintes… tant que mes bébés vont bien…
S’il-vous-plait, faites qu’ils aillent bien.