Pour dire vrai, je n’ai jamais été une grande fan de Noël. Enfin, surtout depuis l’année de mes 8 ans. Année où j’ai appris que mon frère n’était « que » mon demi-frère et où ma mère est partie avec … mon père n’ayant aucun droit sur lui.
Cette année là, Noël sans mon [demi]-frère, avait été bien triste. C’était assurément plus du tout comme « avant ».
Ensuite, il y eu le décès de l’un et le divorce des autres puis encore des décès. La famille petit à petit a éclaté et Noël était devenu le point central de cette triste constatation : dans la vie rien ne dure jamais.
Pourtant, je me souviens si bien de cette époque où Noël était merveilleux à mes yeux. J’attendais le père Noël avec impatience et un peu de peur dans le cœur. Mon frère plus âgé de 4 ans écrivait pour moi la lettre au père Noël sur une vieille carte postale et j’attendais fébrilement le « grand jour ».
J’avoue que ma famille avait un réel talent pour me faire croire que le père Noël existait véritablement. Je ne saurais jamais comment ils s’y prenaient pour déposer les cadeaux au pied du sapin. Je me souviens partir à la messe de « minuit » le 24 au soir, sans qu’il y ait quoi que ce soit au pied du sapin et revenir après, avec tous les cadeaux déposés. C’était réellement magique. Et partager ça avec mon frère encore plus.
Le lendemain, on déjeunait tous en famille, ça mangeait, ça chantait, ça buvait, ça dansait. C’était rempli d’amour. Puis les années passant, tout ça disparut. Noël devint un repas de famille comme les autres. Une formalité.
Puis, il y eu l’infertilité qui rajouta une couche supplémentaire à la tristesse de cette fête. Noël sans enfant : à quoi bon ? Et il y en eu beaucoup des Noël sans enfant, et le ventre vide. Et l’amertume grandit chaque fois et la formalité devint une vraie contrainte.
Mais il y eu un jour mon chéri dans ma vie qui redonna un peu de couleur à tout ça. Parce que chéri mettait un pied d’honneur à faire plaisir à sa douce. Et finalement cela redonna un peu de sens à Noël, ce petit moment exclusif en amoureux. Malgré tout, il manquait toujours quelque chose.
L’année dernière, cela changea un peu. Noël se trouva sous le signe de l’espoir. Je couvais peut-être … Alors, je n’avais pas bu. J’avais pris bien soin de moi et le 29 décembre, j’apprenais que j’étais enceinte de ma Petite Boule d’Amour. Mais le beau cadeau de Noël se transforma en cauchemar le 17 janvier lorsque j’apprenais que cette grossesse n’évoluerait plus jamais.
Cette année, à Noël, je serai presqu’à 22 SA, mon 5ème mois sera presque fini. Cette année pourtant, le manque se fera une fois de plus sentir. L’absence de mon grand-père sera lourde… mais ce Noël sera bien différent tout de même. Les bébés se font de plus en plus sentir et même s’ils ne sont pas encore « au monde », ils sont le pansement à beaucoup de chagrin. Cette année, je ne regarderai pas mon sapin de Noël avec tristesse ou amertume… parce que l’année prochaine, ça sera le leur … les cadeaux qui s’y trouveront seront pour eux … tout va changer.
Je n’aurai plus à me souvenir de mes Noël d’antan… ceux qui me paraissaient si heureux. Ni à ceux que je trouvais si tristes … Noël ne m’appartiendra plus. Grace à eux, je vais perdre mon statut « d’enfant » pour celui de « maman » et je n’aurai plus qu’à me soucier de les émerveiller, de leur donner autant de bonheur et de plaisir que j’ai pu en ressentir au temps de la belle époque … en espérant les préserver le plus longtemps possible du chagrin que ce jour peut aussi évoquer…
Je sais pourtant que ce Noël sera encore bien difficile pour nombre d’entre vous. Je vous souhaite malgré tout un merveilleux Noël… Parce que je vous souhaite qu’il soit le dernier baigné d’amertume et que tout comme moi, malgré les difficultés de la vie, il soit porteur d’espoir … et que l’année prochaine, il ne soit que joie.
Merveilleux Noël à toutes…